Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Lisa

de Lorenzo Recio - France - 2007

Critique publiée par carla.c - le 20/01/2015
Première L, La Morandière ,
Granville

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Lisa

Lisa

Lisa est un court-métrage de Lorenzo Recio sorti en 2008, réalisé en quelques jours dans une maison isolée de l’Orne, il met en scène l’histoire d’une petite fille s’évadant d’un quotidien difficile à cause de la violence permanente que son père exerce sur sa famille, en effet il bat sa femme, ligote ses fils…

Ce court-métrage au premier abord assez classique (la figure du père, entité violente et effrayante n’est pas un thème inconnu) regorge de références à d’autres œuvres aussi bien cinématographique que littéraires ou même dans le milieu de la photographie : on peut en effet noter la ressemblance du personnage de Lisa avec celui du petit garçon dans « La Nuit du Chasseur » de Charles Laughton, ils se battent tous deux contre un homme dangereux.
Les contes de Perrault sont aussi grandement utilisés dans « Lisa » avec l’image de l’ogre dévorant ses enfants ou la tâche de Barbe Bleue au début du film, enfin l’affiche même peut faire penser à certaines photos de petites filles prises par Lewis Carroll ; ce qui permet au spectateur consciemment ou non de faire appel à ses propres connaissances et références culturelles, cela donne plus de poids aux images diffusées.

Ainsi les différentes références présentes dans le court-métrage permettent d’entrer dans un univers onirique. On voit cette histoire en suivant Lisa, une petite fille pleine d’imagination qui survit grâce au monde qu’elle s’est créé, avec ses cachettes et les histoires qu’elle invente avec les objets qu’elle regroupe dans ces cachettes. En plus de cela, le réalisateur a décidé d’user d’ellipses notamment dans les scènes potentiellement violentes, ce qui enlève un certain réalisme qui aurait été trop cru et l’ univers devient plus fantastique pendant la scène du « meurtre » du père…

Pour nous plonger complètement dans le monde de cette famille détruite, l’ambiance du film est pesante tout du long, il y a très peu de dialogues, le jeu des acteurs (excepté celui de Lisa, seul signe de vie d’une famille « morte ») est très en retenue, ils bougent très peu et leurs visages n’expriment que peu de sentiments.
L’utilisation du noir et blanc y est aussi pour quelque chose, en plus de nous troubler quant à l’époque de l’histoire, il poursuit aussi peut-être un but, en plus d’injecter des éléments de différentes cultures (le père écoute de la musique américaine etc) celui de raconter une histoire universelle plus que celle d’une seule petite fille…

« Lisa » est donc un court-métrage plaisant à regarder, sollicitant notre imagination en utilisant un univers fantastique pour nous conter cette histoire difficile.