Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Timbuktu

de Abderrahmane Sissako - France/Mauritanie - 2014

Critique publiée par picpic&lalou - le 19/05/2016
Premiere ES 2, La Morandière ,
Granville

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Timbuktu un film où même écouter de la musique est interdit !

« Timbuktu » réalisé par Abderrahmane Sissako est un film dramatique franco-mauritanien, sorti en 2014 d’une durée d’ 1h37. On peut retrouver comme personnage principal Kidane, un père Touareg, qui vit paisiblement dans le désert avec sa femme Satima et sa fille Toya, ainsi que Issan son jeune berger. Sa vie semble quelque temps préservée de toute la folie de la violence environnante.

Malheureusement, un jour leur vie va basculer. Issan l’enfant qui était chargé de surveiller les vaches a un souci avec l’une d’entre elles, celle-ci se dirige vers les filets du pêcheur Amadou. Il réagit furieusement, et tue alors sa vache préférée « GPS ». Le père, furieux, à son tour tue celui-ci avec son pistolet sans le vouloir. Kidane sera donc arrêté puis condamné à mort, il ne pourra même pas dire au revoir à sa femme ni à sa fille. Cependant, dans ce village la population doit faire face aux interdits et à la loi islamique qu’on appelle la charia.

Durant ce film, on ressent une émotion effervescente à la vue de cette misère lorsqu’on voit les djihadistes interdire toute sorte de divertissements, tels que jouer au foot avec un ballon, écouter de la musique, chanter (sauf les chants religieux) ou bien employer la maltraitance avec des coups de fouet, enterrer des personnes dans le sable et leur lancer des cailloux sur la tête pour punir leur adultère de la mort (lapidation) ou encore , ou encore imposer certaines choses comme porter des gants pour les femmes (une poissonnière y a renoncé et a été arrêtée), retrousser les pantalons pour les hommes, obligation de porter des chaussettes mais aussi interdire de fumer…

Timbuktu représente bien la réalité qui s’est passée à Tombouctou et qui se passe toujours en ce moment dans le Sahara et ailleurs. Néanmoins, la vision qu’on a de ces djihadistes n’est pas celle qu’on devrait avoir en réalité. Ici ils sont plutôt dominateurs, mais aussi accessibles, drôles, ridicules qu’ils ne devraient l’être. Dans ce film, tous les djihadistes ne parlent pas Arabe ou très mal et doivent souvent être accompagnés d’un traducteur.

Au début et à la fin du film, on a pu apercevoir la même image, celle d’une gazelle qui s’enfuit, poursuivie par des djihadistes. Et à un moment le chef s’écrit « Ne la tuez pas, fatiguez la ! ». C’est donc ce qu’ils vont s’efforcer de faire durant les quelques mois de leur occupation, sur les hommes et les femmes de la région : les fatiguer. La gazelle qui court toujours à la fin veut peut être faire passer le message suivant : lorsque tout est interdit, que reste-t-il vraiment ? L’amour, résistant à la barbarie des hommes ?

J’ai remarqué que les musiques du film étaient toutes sans paroles. Une mélodie nous faisant penser à la culture arabe. Les musiques sont associées à des personnages ou des situations. Par exemple la musique « Zabou » faisant référence à la grande prêtresse, ou bien « football without a ball » lorsque les jeunes jouent au football sans ballon.

Pour conclure même si ce film est une réussite, je ne peux pas dire que je l’ai vraiment apprécié, je n’ai donc pas été séduite par « Timbuktu » car je n’ai pas compris le film, ou plutôt la fin du film, qui fait se poser encore plus de questions au spectateur car c’est à nous d’imaginer la fin … Je suis dans l’incompréhension de certaines morts ainsi que certaines interdictions. Je recommanderais tout de même de le voir puisqu’il reste un film intéressant et nous montre une culture différente.

Manon PICAN 1ES2