Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Yeux sans visage

de Georges Franju - France - 1960

Critique publiée par Marie - le 07/02/2015
Première L, La Morandière ,
Granville

Note de la classe (0 vote)


Nombre de visites : 84

les yeux sans visage , retour sur un classique horrifique du cinéma français.

Critique du film « les yeux sans visage » de Georges Franju (1960)

Les yeux sans visage est le 2e film de Georges Franju sorti en 1960. Il s’est inspiré du livre éponyme de Jean Redon. C’est un film culte qui doit sa renommée à son atmosphère pesante et ses scènes d’un grand réalisme pour l’époque. Il est a mi- chemin du genre fantastique et du film noir par son aspect tellement réaliste qu’il en devient surréaliste et par ses scènes obscures et d’une incroyable angoisse.
Il se démarque du genre fantastique par des détails si réels qu’ils questionnent le spectateur.

Les personnages de la famille Génessier ont tous des caractéristiques étranges : Christiane, la protagoniste victime indirectement de son père en perdant son visage dans un accident de voiture, subit une atmosphère pesante et des victimes collatérales. Cette dernière porte un masque d’un blanc immaculé, épousant parfaitement les traits de son visage en ne laissant pourtant pas paraître la moindre expression. Ainsi, elle s’exprime avec son regard quand elle porte cette parure. Le docteur et père de Christiane est en proie à une culpabilité telle qu’il en perd son humanité en commettant des meurtres de sang froid et cherche par tous les moyens à redonner « forme humaine » à sa fille par greffe de visage des jeunes filles qu’il choisit par l’intermédiaire de Louise, son assistante. Celle-ci repère les victimes ayant toutes les mêmes caractéristiques physiques (brune aux yeux bleus) avec un regard jouisseur de prédatrice.

Les premières scènes du film sont troublantes, on y voit Louise, qu’on croit d’abord poursuivie et en position de victime, alors qu’elle est en réalité le bourreau, allant se débarrasser d’un cadavre. L’atmosphère du film est ainsi dévoilée. Un scène également importante est celle de l’opération de la transplantation de visage, qui marque les mémoires par son aspect cru.

Le fait que le film soit tourné en noir et blanc apporte des jeux de lumières intéressants , notamment de clair-obscur , les plans présentent ainsi un aspect très important de contrastes d’ombres et de lumières, certainement plus que le décor. La musique s’inscrit dans le côté angoissant du film noir.
Le message porté par George Franju repose sur une dure et insoutenable violence , on la retrouve dans une de ses précédentes réalisations « le sang des bêtes » (1948).

« Les yeux sans visage » reste à travers le temps un film phare du cinéma, malgré le vieillissement des effets de réalisation aujourd’hui ; il faut prendre en compte le contexte historique de sa sortie où la violence réaliste n’est pas encore acquise dans le monde cinématographique.

Leclef Agathe/Descottes Marie 1L.