Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Sentiers de la gloire

Stanley Kubrick - Etats-Unis - 1957

Critique publiée par Jeannee - le 21/01/2018
Seconde 510, Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

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Paths of Glory

« Les sentiers de la gloire » (Paths of Glory) est un long métrage américain réalisé par Stanley Kubrick en 1957 avec comme acteurs principaux Kirk Douglas (Colonel Dax), Adolphe Menjou (général Broulard), Ralph Meeker (capitaine Paris)... Ce chef-d’œuvre ne sortira que vingt ans plus tard chez nous (il était interdit de sortie en France et également en Suisse à cause de la guerre d’Algérie). Ce long métrage n’est pas le premier de Kubrick. En effet, il a sorti plus tard « Full Metal Jacket » en 1987 s’inspirant de ce dernier. Kubrick a comme une « obsession » pour la symétrie, comme nous pouvons le remarquer dans tous ses chef-d’œuvres : aucun détail n’est laissé au hasard. C’est le cas pour ce dernier car Kubrick recherche toujours la perfection.

Ce long métrage met en scène l’absurdité de la guerre à travers l’opposition entre les généraux et l’armée française ainsi que leurs troupes pendant la guerre 14-18. Il a pour but de changer les avis sur la guerre, de façon très violente. Il dénonce également la déshumanisation.
Lors de la scène d’assaut de la « Fourmilière » par les hommes du colonel Dax, la mise en scène montre dès le début l’impossibilité d’atteindre cet objectif. L’opposition des deux camps est différente des films de guerre classiques, on ne voit le combat qu’à travers le camp des soldats français. Avant même que l’assaut commence, les plans montrent le colonel Dax remontant la tranchée, ce qui nous annonce déjà l’échec. Au début de la scène, la progression est aisée et les contrechamps montrent un colonel Dax se tenant droit, sûr de lui. Mais au fur et à mesure, les tirs d’artillerie sont de plus en plus rapprochés et les soldats craignent les projections. Plusieurs travellings sont utilisés afin de mettre en valeur colonel Dax notamment lors de sa progression au front.
Le film s’achève avec une chanson allemande, chantée par Suzanne Christian, la future femme de Kubrick. Lorsque la jeune fille apparaît, les soldats rient et ne s’en préoccupent pas. Mais, lorsqu’elle se met à chanter, les soldats commencent à l’écouter et la caméra s’attarde sur leurs visages bouleversés où plusieurs larmes s’écoulent, afin de figer l’émotion de cette scène. Le silence demeure alors dans toute la pièce. Puis, quelques instants plus tard, les soldats reprennent en chœur la chanson faisant de ce moment une communion entre eux. Mais cette scène n’est que de courte durée car la guerre reprend vite son cours avec l’appel au rassemblement de Dax.