Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Sentiers de la gloire

Stanley Kubrick - Etats-Unis - 1957

Critique publiée par Jane - le 21/01/2018
Seconde 510, Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

Note de la classe (0 vote)


Nombre de visites : 29

Les Sentiers de la Gloire, S.Kubrick

En 1957 aux États-Unis, Stanley Kubrick (Docteur Folamour, Spartacus) sort un nouveau long-métrage, « Les Sentiers De La Gloire ». Celui-ci nous plonge en 1916, en plein cœur de la guerre 14-18. C’est dans ce contexte-ci que le général Broulard, homme manipulateur et avide de gloire, incite le général Mireau à attaquer avec sa compagnie une forteresse allemande imprenable, « La Fourmilière ». Son ambition étant plus qu’importante, celui-ci acceptera cette proposition comme le fera par la suite le colonel Dax. C’est Kirk Douglas qui jouera à merveille le rôle de ce colonel aimant tenir tête à ses supérieurs, d’une arrogance bien maîtrisée. Mais cette offensive se trouve en réalité être une opération suicide. Même avec toute sa volonté, Dax n’arrivera pas à atteindre les lignes ennemies accompagné de ses hommes épuisés et sera dans l’obligation de se replier. Le général Mireau, niant le fait qu’il a conduit ses soldats à leur perte et ayant assisté de loin à cette « défaite », accusera ces hommes de lâcheté face à l’ennemi, et réclamera des exécutions pour l’exemple. S’ensuit un procès opposant des soldats et des hauts gradés .

Grâce à cette œuvre, Kubrick dénonce l’opposition des généraux et des troupes grâce à différents moyens. L’arrogance de Dax vis-à-vis de ses supérieurs en fait partie, mais il y a également toute une série de détails à ne pas négliger. Comme les jeux de lumière, la manière de filmer, ou encore la musique. Ces moyens aident à mieux comprendre les intentions du réalisateur. Ces différences de pouvoir se marquent par exemple par des différences d’espace. Les officiers se trouvent presque toujours dans des espaces larges, souvent en plan d’ensemble, comme le château du général Mireau dans les premières scènes. Contrairement aux soldats que l’on trouve dans des espaces restreints comme les tranchées. On ne voit d’ailleurs pas les soldats en entier. Ils font partie d’une masse, d’un groupe, et ne sont plus des individus. Ils ne possèdent plus d’identité et sont déshumanisés par la guerre exactement comme dans « Full Metal Jacket » qui sortira 30 ans plus tard.

On pourrait penser que « Les Sentiers De La Gloire » est un film de guerre conventionnel, mais il n’en est pas réellement un. Les deux opposants se trouvent en réalité dans le même camp, celui des forces françaises. Les deux opposants se trouvent en réalité dans le même camp, celui des forces françaises. Ce sont les sous officiers et les soldats contre les officiers supérieurs. En effet, à aucun moment nous ne voyons les forces allemandes, car l’ennemi est du côté des officiers.
Ce long-métrage n’est pas sorti en salle en France en 1957. Stanley Kubrick dénonce par le biais de celui-ci la guerre la guerre en général, ce qu’elle peut apporter et ses absurdités. Il n’adhère à aucun systèmes militaires, ce qui inclue l’exploitation des soldats et les nombreux sacrifices qui découlent de ces affrontements.