Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Sentiers de la gloire

Stanley Kubrick - Etats-Unis - 1957

Critique publiée par vrnclara - le 23/01/2018
Seconde 510, Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

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Les Sentiers De La Gloire

En 1957, Stanley Kubrick réalise « Les Sentiers De La Gloire », qui fut un grand chef d’œuvre à cette époque, il est accompli afin de montrer la dureté de la guerre, que la vie continue malgré ce qui se passe par rapport aux soldats éliminés les uns après les autres au combat.
Ce réalisateur a un style qui lui est propre ; pour lui, chaque détail compte et est très important comme : la symétrie, les effets de répétitions, les effets de cercles, les musiques choisies, la lumière utilisée, les ombres..., tellement Kubrick est pointilleux. La scène de Mireau et Broulard est mise en valeur, le général et le colonel s’expriment au sujet d’un plan d’assaut, Broulard bien accueilli, s’installe, se lève, se croit chez lui. Ensuite nous avons Mireau qui va chez un de ses subordonnés, et qui s’installe, se lève, se croyant chez lui, exactement comme l’a fait son supérieur à son domicile. L’effet de cercle, dans une scène où deux personnages tournent autour d’un banc plus ou moins rapidement est utilisé. Beaucoup de symétries sont présentes dans ce film, et dans toutes les représentations de Stanley Kubrick, comme dans « Shining », « Full Métal Jacket » ou encore « Docteur Folamour ».
Ce succès du réalisateur sort en Europe et aux États-Unis en 1957, mais le gouvernement français a exercé de fortes pressions pour qu’il ne soit pas vu en France. Nous pouvons faire des hypothèses sur les causes de ces pressions qui pourraient être en raison de la violence présente dans ce long métrage ou parce que la France est en plein conflit avec l’Algérie, d’où sa diffusion au bout de 18 ans.
En général les films de guerre de 1895 à 1950 sont en rapport avec les valeurs de l’Amérique : les personnages principaux se sacrifient héroïquement, les thèmes d’aventures ou d’action avec de nombreux combats entre les camps opposés sont utilisés. Mais dans « Les Sentiers De Gloire », c’est presque l’opposé. Évidement il y a deux camps qui s’opposent, mais pas comme dans les projections « traditionnelles », Kubrick arrive à nous en donner une autre vision. Cependant, des éléments restent en commun, comme le fait qu’un petit groupe se bat contre un grand... Dans ce cliché, le procès est une véritable parodie, cette scène qui est généralement très sérieuse est ici ironique et inquiétante grâce aux trois accusés. Un affrontement entre Mireau et Dax est constaté, essentiellement par rapport aux soldats qui vont au front. Le général Broulard transmet à Mireau le plan d’assaut nommé « la fourmilière ». Le colonel Mireau transmet également celui-ci à Dax pour qu’il puisse l’établir avec ses hommes. Lorsque trois hommes doivent aller en repérage du camp ennemi avant d’effectuer l’attaque, nous avons déjà le sentiment d’échec et nous savons qu’il va se passer quelque chose, mais quoi ? Après cette action, on peut deviner que la fourmilière est un plan suicidaire... Les hommes doivent aller combattre, ils sont comparés à des animaux précisément à des mouches, mais également réduits à de simples statistiques aux yeux de quelques supérieurs.
Parlons maintenant du tournage, qui fut extraordinaire, grâce aux grues pour les gigantesques travellings par exemple, représentant la puissance des personnages principaux. Certaines scènes sont tournées comme un tableau, de type « nature morte ». Le décor est mis en valeur grâce aux jeux de lumière. La musique joue un grand rôle, car au tout début le choix du réalisateur se porte sur la Marseillaise, tandis qu’à la fin c’est une jeune femme allemande qui chante a cappella.
Pour la première fois, une femme est présente, en sus, cette femme est une allemande !
Pour conclure, la fin, de mon point de vue, est extrêmement surprenante, la scène finale de la chanteuse allemande touchant les soldats, vient en contraste avec le reste du film qui pour moi est trop brusque, pourquoi ce choix ? Ce choix à mon avis est utilisé pour rendre la fin un peu plus douce que le reste du film.