Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Sentiers de la gloire

Stanley Kubrick - Etats-Unis - 1957

Critique publiée par thais - le 21/01/2018
Seconde 510, Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

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Les faces cachées de la guerre.

Les Sentiers de la gloire réalisé par Stanley Kubrick,en 1957, permet de dénoncer l’absurdité de la guerre à travers l’opposition entre les généraux de l’armée. Il montre un incident scandaleux survenu au sein même de l’armée française pendant la première guerre mondiale.

George Broulard ordonne au colonel Mireau de lancer une offensive contre une position Allemande imprenable, surnommée « la Fourmilière ». Celui-ci, manipulé par Broulard en parlant de courage accepte. Le colonel reproduit la même structure de conversation en allant dans les tranchées annoncer la nouvelle au colonel Dax interprété par Kirk Douglas, Dax hésite au début et finalement accepte grâce aux arguments de Mireau. Lors de l’assaut le colonel Dax insiste pour que ses hommes sortent mais il finit par se rendre à l’évidence que s’il les laisse sortir ils vont tous mourir. Les commandants de trois divisions vont devoir alors choisir un soldat. La vie de trois soldats est donc entre les mains des généraux.
Le réalisateur veut montrer la violence, l’horreur de la guerre et les méthodes meurtrières des officiers. Stanley Kubrick n’a rien laissé au hasard, chaque détail est pensé. Kubrick ne montre jamais le camp ennemi. C’est la différence qui peut avoir par rapport à un film classique de guerre. L’affrontement n’est pas avec le camp ennemi mais entre les généraux et les soldats d’un même camp, les uns jouant leurs promotions et d’autres leurs vie. Les sentiers de la gloire n’est pas très long mais chaque plan a un sens. La lumière qui reflète sur une personne peut montrer son importance car elle le rend plus visible que les autres personnages, les ombres, comme lors du procès où l’on voit les carreaux de la fenêtre refléter sur le colonel Dax ce qui donne l’illusion de bloquer le personnage dans une cage. La musique est également importante, on peut retrouver « La Marseillaise » au début, chant de la guerre qui se termine avec une fausse note. Puis le réalisateur a décidé de terminer avec une chanson totalement différente, le chant d’une prisonnière allemande dans un bar. Tous les soldats sont touchés par cette chanson même si nous pouvons penser qu’ils ne comprennent pas se qu’elle chante. C’est le seul moment où nous voyons une femme et surtout une allemande. On peut voir les soldats l’un après l’autre, alors qu’ils étaient uniformisés par la guerre depuis le début, mais Kubrick décide de mettre leurs visages en gros plan, leurs identités à la fin. Ce chant de l’allemande est le seul moment d’émotion. La chanteuse, Christiane Kubrick est également la femme de Stanley Kubrick depuis 1958.
Dés le début nous savons que les soldats ne vont pas réussir à s’emparer de « La Fourmilière », grâce à la fausse note à la fin de la marseillaise ou même au plan ou l’on voit le camp ennemi, elle est très bien protégée. Quand le colonel Mireau fait une inspection des tranchées avec un plan en travelling on peut penser qu’il se dirige droit vers la défaite, c’est le couloir de la mort car sur les cotés on peut voir des brancards, des blessés, les bombardements commencent à retentir lorsque Mireau entre et il y a de plus en plus de fumée nous ne le voyons presque plus. On peut retrouver ce couloir de la mort .

Stanley Kubrick utilise la symétrie dans beaucoup de ses réalisations comme dans les Sentiers de la gloire. Le premier plan que l’on peut voir est deux haies d’honneurs de soldats français face à face pendant l’arrivée du colonel Mireau vers le château de George Broulard ce qui nous montre l’opposition dés le début. Et lors du procès les soldats sont alignés devant les officiers. La symétrie est aussi présente dans « Full Metal Jacket » sorti en 1987, avec deux rangées parallèles de soldats qui s’écartent ensuite respectivement vers la droite et la gauche.

Les Sentiers de la gloire est inspiré de faits réels. Environ 2500 soldats ont étè tués par l’armée pour des motifs divers (lâcheté, mutilations volontaire, ou abandon de poste). Les sentiers de la gloire à connu une censure en France. Il sera sorti qu’en 1975. Les français ont pu enfin le voir, il est authentique et unique.