Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie
L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.
Michel Gondry - Etats-Unis - 2008
Critique publiée par Draco - le 16/12/2013Seconde 501 , Lycée Le Verrier,
Saint-Lô
Note de la classe (6 votes)
C’est dans la ville de Passaic, dans le New Jersey que prend place l’histoire de Soyez Sympas, Rembobinez, réalisé par Michel Gondry. L’histoire est celle de Mike, interprété par Mos Def, et de Jerry, interprété par Jack Black. Les deux caractères des personnages s’opposent : là où Mike est timide et réfléchi, et de Jerry, qui est stupide et ne pense pas aux conséquences de ses actes. Mr Fletcher, le père adoptif de Mike, tient un vidéoclub où on loue des VHS. Il doit s’absenter, et laisse la garde du magasin à Mike. C’est le moment que choisit alors Jerry pour frapper de nouveau : accidentellement, il efface toutes les cassettes. Une décision s’impose alors à Mike : lui et Jerry doivent reproduire les longs-métrages, avec les moyens du bord.
Le jazz est l’un des autres thèmes de l’histoire, avec une histoire à propos de Fats Waller qui prend toute son ampleur à la dernière partie.
Pour faire cette comédie, qui parle d’habitants d’un quartier qui s’unissent pour faire des reproductions d’œuvres déjà existantes, Michel Gondry est allé dans une ville, et a réuni des acteurs professionnels et des amateurs, qui vivent dans le lieu où le long-métrage a été tourné.
Michel Gondry est un réalisateur français qui a préféré aller aux Etats-Unis pour tourner Soyez Sympas, Rembobinez. Il est notamment connu pour avoir travaillé sur les effets de Matrix, et est généralement mentionné pour la qualité de ses trucages, qui sont extrêmement simples dans l’oeuvre : du sang devient une pizza, un fantôme devient un chat, et pour vieillir une image,mettre un ventilateur devant une caméra suffit amplement.
Leurs noms, Mike et Jerry, est une référence à Tom et Jerry, s’offrant ainsi un côté cartoon, appuyé par l’aspect de certains moments, faisant penser à un Bip-Bip et Coyote, ou n’importe quel autre Tex Avery. L’histoire a d’ailleurs un côté naïf et enfantin : l’événement déclencheur n’est pas crédible si on attend quelque chose de réaliste. A de nombreuses reprises, les personnages ne voient pas les défauts, ou refusent de les voir.
La plupart des acteurs sont engagés contre le racisme. Cela se traduit par un passage en milieu de visionnage où, lors d’un tournage, Jerry, qui est joué par Jack Black, et donc blanc, souhaite jouer le rôle d’un personnage noir. Alors que tous les trucages semblent possible, on le lui refuse au profit de Mike, qui est noir. C’est sans doute une référence aux années trentes, références qui sont légions, période où les personnages noirs étaient joués par des blancs.
L’apparition de Sigourney Weaver est un hommage sympathique au premier classique repris par le duo infernal , Ghostbuster, qui est d’ailleurs présent tout au long de l’histoire, grâce à de nombreux clins d’oeils : la reprise de l’histoire, ou même l’apparition du logo sur une voiture utilisée lors du sueding (terme créé pour le scénario pour parler des œuvres reprises par les personnages), qui apparaît plusieurs fois notamment lors de l’un des derniers moments.
La narration est très bien faite, on reste collé à l’écran, à se demander comment ils vont faire pour se sortir de ce souci. Et, à chaque fois qu’on a l’impression qu’un événement va se résoudre, un autre, plus important arrive. La musique est de qualité, pas trop présente sans pour autant être absente, généralement de style Jazz, elle accompagne très bien les temps forts et appuie bien les temps forts. Les reprises de Fats Waller sont très bonnes et c’est un très bon hommage au musicien.
Le long-métrage est doux, attachant, et, surtout, à dimension humaine, ce qui commence à se devenir un peu rare, au profit des grosses productions.