Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Burn after Reading

de Joel et Ethan Coen - Etats-Unis - 2008

Critique publiée par Jade.vimond - le 14/01/2015
Classe 505 , Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

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Burn after reading

Burn after reading est à première vue un film d’espionnage mais c’est aussi beaucoup d’humour grâce aux personnages très originaux qui font rire par leur comportement stupide mais pas moins intéressant. Ce scénario confronte de simples citoyens américains, employé d’un club sportif à des personnages du monde de l’espionnage tel que la CIA et l’ambassade russe. Dans chacun des cas les frères Coen font ressortir la bêtise humaine. Chaque être surveille chaque être, les personnes s’espionnent entre elles et cherchent à avoir un contrôle sur tout. Dans Burn after reading, l’imprévu est au rendez-vous, les surprises sont plus impressionnantes les unes que les autres.

Celui qui est le réel espion est en réalité le seul qui ne surveille personne, d’autres jouent à faire l’espion par bêtise ou par désir d’argent. Au final, le seul personnage étant espion est celui qui n’a rien à voir ni de près ni de loin avec le monde de l’espionnage. Et ceux qui devraient par leur rôle dans la vie avoir un contrôle important et être au courant « de tout » sont dépassés par les évènements tout au long du film.

L’un des points forts de Burn after reading est sans doute le talent de chacun des acteurs comme Brad Pitt, dans le rôle de Chad employé d’un club sportif au comportement enfantin et même un peu stupide au quel vient l’idée d’espionner et de réclamer de l’argent a un véritable espion. La collègue de Chad, Linda incarné par Frances McDormand, inscrite sur un site de rencontre et prète a tout pour réaliser son désir, son obsession : faire de la chirurgie ésthétique. Georges Clooney interprète Harry, homme marié mais séducteur enchaînant les conquêtes. Osbourne Cox joué par John Malkovich , espion renvoyé de la CIA, est un personnage vulgaire et colérique dépassé par le temps. Tilda Swinton, dans le rôle de Katie Cox, incarne à la perfection cette femme froide et assez discrète malgré son importance capitale dans le scénario. Ces personnages seront victimes de quiproquos et de complications qui leur inspireront les doutes et la méfiance jusqu’à les entrainer dans une sorte de folie.

Après réflexion, on se rend compte de l’importance de l’imagination du public dans la vision du film, il a beau être court et précis dans les détails c’est à chacun des spectateurs et à personne d’autre de créer la fin de Burn after reading. Les frères Coen on bel est bien tout organisé avec talent pour laisser libre court à notre imagination et pour que l’on puisse prolonger le scénario. Ce qui en fait une oeuvre très surprenante et intéréssante.

Néanmoins, il y a un but bien précis, qui est non seulement de nous prouver qu’on ne peut pas tout contrôler dans le monde d’aujourd’hui mais aussi de se poser, surtout pour les américains, une question : « What the fuck ? » . Question qui sera répétée tout au long du film par l’un des personnages principaux, mais que chacun des autres protagonistes dira ou du moins se posera une fois.