Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie
L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.
Alfred Hitchcock - 1960 - Etats-Unis
Critique publiée par Loulou - le 15/01/2019Classe 506 , Lycée Le Verrier,
Saint-Lô
Note de la classe (1 vote)
Psychose est sans doute l’un des plus grands chefs-d’œuvre d’Alfred Hitchcock, si ce n’est le plus grand, après Fenêtre sur cour et Vertigo. Le maître du suspense revient avec ce thriller aujourd’hui culte, que tout le monde a vu, et qui fait encore effet presque 60 ans après.
Psychose raconte l’histoire de Marion interprétée par la star de l’époque Janet Leigh, une jeune femme qui vole de l’argent pour régler les dettes de son amant. En fuyant les problèmes elle se retrouve dans un mystérieux motel géré par un certain Norman Bates (incarné par Anthony Perkins).
Les personnages sont majoritairement bien interprétés malgré quelques faiblesses notamment avec la sœur de Marion qui n’est pas au même niveau que les deux personnages principaux qui eux sont très bons.
Le film étant tourné en noir et blanc cela donne une ambiance très particulière à l’histoire qui fait froid dans le dos. De plus, aucune couleur n’est laissée au hasard. Par exemple, le personnage de Marion est habillé en blanc dans les premières scènes, symbole de la pureté et de l’innocence. Au moment de voler l’argent, elle se retrouve dans sa chambre habillée en noir avec une valise noire pour nous montrer sa face cachée en quelque sorte et pour nous dire qu’elle fait quelque chose de mal. Pendant cette scène, on aperçoit en arrière-plan une photographie des parents de Marion, celle-ci reste dans le cadre presque toute la scène, ce qui est lourd de sens : c’est comme si ses parents étaient en train de la juger et cela met aussi le spectateur en position de jugement face aux actions de Marion. Plus l’intrigue avance, plus les scènes de jour se font rares ce qui donne l’impression de s’enfoncer de plus en plus dans l’ambiance sombre du film, un peu comme dans une voie sans issue… Et en effet, quand Marion arrive dans le motel, elle ne reverra plus le jour.
Il s’agit d’un tournage en studio, ce qui permet au réalisateur de placer les éléments du décor où il le souhaite. La maison où vit la « mère » de Norman Bates est toujours montrée de loin ou en arrière-plan alors que le motel est toujours en premier plan pour nous dire que celui-ci représente Norman, ou la face visible de Norman et la maison sa face cachée, donc sa « mère ».
La musique joue un rôle majeur, notamment dans les scènes où on est sensé comprendre un élément clé, c’est à dire les scènes qui font avancer l’intrigue. Comme par exemple, l’instant où Marion est en voiture et laisse son patron traverser la route alors qu’elle vient de voler l’argent. Je dois avouer que la musique n’est pas très agréable mais correspond parfaitement au film par son côté à la fois dérangé et dérangeant et transmet de manière très efficace les émotions des personnages. Ainsi, on ressent très bien l’anxiété, pour ne pas dire l’angoisse de Marion sur la route du Bates Motel.
Pour moi tous les dialogues sont importants, ils nous délivrent des informations pour faire avancer l’intrigue, que ce soit de manière directe ou plus subtilement, comme pendant l’échange entre Norman et Marion lorsqu’il l’invite à dîner. En effet, plusieurs détails nous font comprendre que Norman n’est pas tout à fait normal. Le montage fait en sorte que les spectateurs n’en sachent pas plus que les personnages, ce qui accentue l’effet du suspense.
Ce qui fait que cette œuvre est bonne et même très bonne c’est qu’il y a différents degrés de visionnage : c’est un très bon divertissement pour un spectateur ordinaire et également un bon sujet d’étude pour les passionnés de cinéma car même après de multiples visionnages, il y aura toujours des détails à remarquer et des messages cachés à décrypter, comme les nombreuses métaphores sexuelles très présentes dans le film. Je le conseille vivement à tous ceux qui n’ont pas encore eu la chance de le découvrir. En effet, ce chef d’œuvre qui continue d’inspirer les nouvelles générations de cinéastes, fait incontestablement partie des classiques à voir absolument.