Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Burn after Reading

de Joel et Ethan Coen - Etats-Unis - 2008

Critique publiée par adelelematte - le 14/01/2015
Classe 506 , Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

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L’oeuvre surprenante des frères Coen

Burn after reading est un film réalisé par les frères Coen, mélangeant le monde de l’espionnage au comique. Osbourne Cox, agent de la CIA se fait renvoyer et décide alors d’écrire ses mémoires. Linda Litzke, quant à elle, cherche, par n’importe quel moyen, comment se payer ses opérations de chirurgie esthétique et travaille avec Chad, en tant que coach sportif. Ensemble, ils trouvent un CD sur leur lieu de travail, comportant visiblement des informations « top secrètes » et décident donc d’échanger ce CD contre de l’argent. C’est à partir de là, que le destin des personnages va se retrouver lié.

Au fur et à mesure, nous comprenons le message que les réalisateurs veulent nous transmettre : désormais tout devient superficiel, on est alors au plus bas de notre société. Nous le ressentons dès le début, dans le générique avec tout d’abord, une image satellite qui se centre de plus en plus sur les bureaux de la CIA. C’est alors que cette image est subitement changée pour nous montrer une maquette. Nous nous retrouvons ensuite sur un plan centré sur les pieds d’Osbourne, à la hauteur du sol. Linda, est prête à tout pour plaire, même de façon artificielle. Beaucoup d’indices comme ceux-là sont glissés intelligemment pour nous préparer à ce qui nous attend, sans pour autant qu’on y prête attention. Si vous vous attardez sur quelques scènes, notamment à la découverte du CD, vous pouvez apercevoir que la position des personnages n’est pas choisie au hasard et que tout est réfléchi. Tout comme le nom d’un des acteurs principaux, Osbourne Cox. Ce nom révèle les références dont se sont inspirés les frères Coen, Jason Bourne, OSS 117 mais également le titre « Burn after reading » qui renvoie au célèbre « Mission impossible », qui annonce que le message s’autodétruira. Tout cela renvoie aux années 60 dont le décor est grandement inspiré.

L’un des atouts majeurs également de cette œuvre est la nuance entre le monde de l’espionnage et l’humour. Une scène met d’ailleurs parfaitement en relation ces deux genres entre Brad Pitt et John Malkovich durant l’échange. Dans le générique également, tout renvoie à l’espionnage : les images satellites, le graphisme des lettres, la musique... Une atmosphère inquiétante qui contredit les scènes que l’on aperçoit, qui s’orientent plus vers l’humour. Une phrase est constamment répétée : « what the fuck ». Ce serait sans doute l’expression parfaite pour représenter ce long-métrage. Un « bordel » où inconsciemment, tous les personnages se sont mis. Aucun d’entre eux ne sait pourquoi il se passe toutes ces péripéties, et que cela ne mène à rien ou alors, pour certains cas se trompent sur toute la ligne. C’est une comédie où l’intelligence est ironique et où, la dernière scène notamment, comporte une morale. Brad Pitt et Georges Clooney passent continuellement pour des idiots, alors que nous avons plutôt l’habitude de les voir tels des « sex symboles ». Chaque personnage se montre sous son aspect le moins glamour. Tout cela forme le charme du film et nous pouvons en général nous identifier, nous retrouver dans leur personnalité, comme Harry, un hypersexuel ou alors Osbourne, qui privilégie plutôt l’intelligence d’esprit à l’apparence, contrairement à Linda.