Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Burn after Reading

de Joel et Ethan Coen - Etats-Unis - 2008

Critique publiée par noé - le 14/01/2015
Classe 505 , Lycée Le Verrier,
Saint-Lô

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Burn After Reading

Inspirés par les films Hollywoodiens , Joel et Ethan Coen ont crées de nombreux films dont Barton Fink (1991) qui remporte d’ailleurs la Palme d’or au Festival de Cannes ou encore Fargo (1996) . Les frères Coen ont la chance de pouvoir apporter « la touche finale » à leur film, ce qui, à Hollywood, est plutôt rare. Ils accumulent les succès comme « Burn After Reading » (2007). Volontairement, le titre est en anglais et veut dire : « Brûler après lecture » , mais le titre d’un film a parfois un double sens, là le double sens est « Graver après avoir lu ». Le regard que portent les frères Coen sur la vie américaine, s’éloigne du contexte de la belle vie en Amérique.

Les personnages sont des acteurs qu’on connaît bien, les frères Coen ont « sorti le grand jeu », un gros casting avec un film à gros budget. Acteurs : les stars américaines telles que Brad Pitt, George Clooney, ou encore John Malkovich. Les séducteurs dans l’âme, connus pour jouer dans des films à gros budget ou même dans des pubs (What else ? Réplique connue de George Clooney) qui les mettent en valeur. Or dans Burn After Reading les rôles s’inversent comme Brad Pitt qui joue le personnage de Chad, Chad est un enfant bête ; sans connaissance du « monde adulte » Chad est donc materné par Linda Litzke (Frances Mc Dormand).
Osbourne Cox est renvoyé de la CIA, il réfléchit et il décide de commencer à écrire ses mémoires. Ne pouvant échapper à Linda et Chad que va-t-il arriver à Osbourne Cox ?

L’espionnage est caractérisé par plusieurs scènes comme les regards d’Harry (George Clooney) à travers le rétroviseur pour y voir la voiture qui le suit. Les détails ne sont pas oubliés par les frères Coen qui poussent le thème de l’espionnage avec la vue cachée entre deux arbres en train d’observer Harry puis rapidement suivit du son d’un zoom d’appareil photo. Ils y intègrent aussi les stéréotypes des agents qui portent des lunettes noires et des oreillettes dans leur voiture à vitres teintées. Et la musique est souvent angoissante ce qui veut dire qu’une scène d’action arrive, ça suscite le suspense alors que ce ne sont que des réflexions du spectateur qui sont inutiles. La musique s’intensifie, mais il n’y a pas d’action, là encore le suspense est présent. Ou même la scène ou Osbourne Cox « démoule » des glaçons et le son du « démoulage » fait référence au son du chargement d’un revolver.

Les frères Coen refusent de mettre en valeur les classes sociales américaines ainsi que les acteurs qui se prêtent plutôt facilement au jeu, Osbourne Cox se retrouve en pyjama avec des chaussons et une robe de chambre : dévalorisation vestimentaire. Linda Litzke se retrouve devant un chirurgien, et l’on aperçoit sa peau des bras qui « pend », et même ses fesses qu’elle veut refaire, elle est submergée par la quarantaine et par les défauts qui apparaissent sur son corps. Chad se retrouve avec une attitude de garçon bête et immature : dévalorisation mentale. Comment s’ennuyer avec le suspense et le changement de situation entre action et pas action, l’espionnage et les allusions sexuelles (« What the fuck ? »), ce film porte en réalité sur le sexe en Amérique et le personnage de George Clonney incarne très bien, l’homme qui ne pense qu’au sexe.