Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Belle vie (La)

Jean Denizot - France - 2014

Critique publiée par thibenne - le 20/05/2014
Seconde 6, La Morandière ,
Granville

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La Belle Vie

LA BELLE VIE

La Belle Vie est un film de Jean Denizot réalisé en 2014 d’ une heure trente trois. Ce film raconte l’histoire d’Yves Lesquin et de ses deux enfants Sylvain et Pierre vivant dans la clandestinité depuis qu’Yves les a soustraits à leur mère à la suite d’une décision de justice, il y a de cela onze ans. Mais les garçons grandissent et avec eux leur envie de découvrir autre chose que les mensonges et les cavales sans fin. Caché sur une île de la Loire, Sylvain rencontre Gilda. C’est le début des premiers regards, du premier amour, le début de la Belle Vie, la sienne.

La Belle Vie est une histoire incroyable, forte et sans-faux semblant. Jean Denizot, nous offre avec ce premier long-métrage, un scénario parfaitement maîtrisé et bluffant de maturité. On a du mal à croire que cela ne soit que son premier film. Les cadres impeccables, la photographie, les paysages grandioses, tout dans ce film relève de la signature d’un grand du cinéma.

Portée sur les relations paternelles, fraternelles ou amoureuses, cette histoire inspirée de l’affaire Fortin, nous plonge au cœur des campagnes françaises, c’est une immersion totale dans ce qu’est la vie d’un nomade et par ce fait, le film porte également sur les besoins éprouvés par tout être humain au cours de sa vie de se poser et d’avoir une vie stable, à l’image de l’aîné Pierre qui décide de trouver un emploi régulier au sein d’un petit bistro orléanais. Cette vie sédentarisée lui permet de se retrouver lui-même, chose impossible lorsque l’on vit en cavale dans une caravane.

On ne peut parler de ce film sans évoquer le tandem formé par Zaccharie Chasseriaud ( Sylvain ) et Solène Rigot ( Gilda ). Un duo éblouissant de sincérité et de luminosité. Ce film est un voyage fascinant au cœur de leur émancipation. On y découvre d’un côté un garçon bouleversé par les événements, qui a dû grandir trop vite par nécessité, qui ne sait choisir entre sa belle vie et sa loyauté envers son père prisonnier de ses propres idéaux ; de l’autre une jeune fille plus femme qu’adolescente, obligée de surveiller son père pour que celui-ci ne tombe pas dans les dépravations de l’alcool, endeuillée par la mort de sa mère. C’est une véritable quête initiatique où se mêlent amour, joie, tristesse et mélancolie, le tout formant un savoureux mélange de fraîcheur et de bonne humeur.

Même si l’histoire reste parfaitement maîtrisée et magnifiquement racontée, il manque un soupçon de piquant dans cette histoire finalement anodine. Toutefois la prestation des acteurs et du réalisateur n’est qu’une bonne raison parmi d’autres pour aller voir ce film étonnant, émouvant et terriblement mélancolique des belles années adolescentes.