Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Petit paysan

Hubert Charuel - France - 2017

Critique publiée par webmestre - le 09/11/2017
Seconde 5, La Morandière ,
Granville

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50 nuances d’un paysan

Ou comment un paysan sacrifie tout pour sauver son exploitation et ses vaches d’une épidémie mortelle.

Pierre, 35 ans, est éleveur de vaches laitières. Sa vie s’organise autour de sa ferme, sa sœur vétérinaire et ses parents dont il a repris l’exploitation. Alors que les premiers cas d’une épidémie animale se déclarent en France, Pierre découvre que l’une de ses bêtes est infectée. Il ne peut se résoudre à perdre ses vaches. Il n’a rien d’autre et ira jusqu’au bout pour les sauver.

« Petit Paysan » est le mélange d’un thriller psychologique et d’un drame. Le réalisateur, Hubert Charuel, met en scène la dure réalité du monde paysan entre la peur de tout perdre pour l’exploitant et la difficulté du métier.

Pierre, interprété par Swann Arlaud, représente l’éleveur laitier obsédé par son exploitation. Pour lui, être éleveur laitier est une mission, une raison de vivre. Pascale, sa sœur vétérinaire, interprétée par Sara Giraudeau, l’aide du mieux qu’elle peut malgré les consignes de son métier.

Dès le début du film, le spectateur est plongé dans l’univers de Pierre et son amour pour ses vaches avec un rêve, une scène dérangeante qui tourne vers le fantastique. Alors, quand Pierre découvre que l’une de ses vaches est touchée par l’épidémie, son univers bascule. Il se contraint à faire des sacrifices et mettre sa vie privée de côté pour sauver ce qui compte le plus pour lui son exploitation. Le film s’achemine vers une fin tragique mais ouverte pour le spectateur qui peut s’identifier à Pierre.

Certains plans du films sont symboliques comme un gros plan répété plusieurs fois qui alterne entre l’œil de Pierre puis l’œil d’une de ses vaches qui montre le lien qu’ils entretiennent ou alors le plan de fin qui nous laisse perplexe sur l’avenir de Pierre.

En clair, Hubert Charuel, lui- même, fils de paysans, veut nous montrer à travers son film la difficulté pour les paysans de continuer à faire vivre leur exploitation et que dans le monde agricole tout peut basculer très rapidement. Je pense que le film « Petit Paysan » mérite d’être vu par ceux qui le veulent pour ce qu’il peut apporter au spectateur et par sa qualité de réalisation.

Ronan Lemarquand