Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Yeux sans visage

de Georges Franju - France - 1960

Critique publiée par lisamariegaignon - le 31/01/2015
Première L, La Morandière ,
Granville

Note de la classe (0 vote)


Nombre de visites : 33

Semi-réussite pour Georges Franju et « Les Yeux sans visage »

« Les Yeux Sans Visage » de Georges Franju est un film de 1960 d’une durée d’ 1h28, adapté d’un roman de Jean Redon. On peut retrouver Pierre Brasseur dans le rôle du père médecin, chirurgien, un rôle qui lui correspond plutôt bien puisqu’on a déjà pu le voir dans des films où il avait un rôle d’homme inquiétant, quant à Christiane (Edith Scob), c’est une jeune fille qui s’est fait brûler le visage lors d’un accident de voiture provoqué par son père, c’est pour cela qu’elle porte un masque blanc (comme on peut le voir sur l’affiche), d’où le titre du film et du roman. En effet avec son masque on ne peut percevoir aucune émotion si ce n’est par ses yeux. On voit également Juliette Mayniel dans le rôle d’Edna Grüberg un cobaye du chirurgien. Je m’attendais donc un film intéressant et original mais malheureusement j’ai été quelque peu déçue.

Georges Franju a réalisé un film typiquement fantastique puisqu’on peut remarquer qu’il ne sort pas du basique. En effet on retrouve un scénario banal de jeunes filles enlevées qui reste très courant dans le monde du cinéma et des éléments tels que le masque de Christiane très habituel pour les films d’horreur ce qui nous donne de ce film une vision de déjà-vu.

On remarque par la suite des éléments communs à tous les films de Georges Franju comme par exemple les animaux. Il utilise les animaux pour faire passer un message qui est d’ailleurs très clair, dans « les yeux sans visage » ; il veut nous montrer la sauvagerie qui est en chacun de nous et qu’elle peut surgir à n’importe quel moment.

On peut remarquer des contrastes évidents :
- par l’effet de noir et blanc qui a été très bien choisi puisqu’on constate vite la forte différence entre les couleurs claires et les couleurs foncées. Ainsi le père est toujours habillé avec des couleurs sombres pour représenter le mal qui est en lui et la fille, habillée de couleurs claires pour exposer sa pureté et sa jeunesse.
- et par les scènes d’apparition du docteur et de sa fille dans la maison ; le père est le plus souvent en bas et dans le garage (où se trouve son labo) et Christiane toujours à l’étage ; les deux personnages sont donc séparés par les escaliers ce qui apporte comme un effet de protection pour Christiane.

On peut relever peu de dialogue, effectivement on a pu remarquer que les dialogues étaient très brefs et simples, les messages et les émotions se font donc ressentir par le regard, le réalisateur a choisi de faire de nombreux gros plans sur le visage des personnages pour que le spectateur puisse comprendre ce qui se passe.

Pour conclure même si ce film est une réussite pour son époque, aujourd’hui je ne pourrais dire que je l’ai vraiment apprécié, je n’ai donc pas été séduite par « Les Yeux sans visage » car j’ai trouvé l’histoire et le jeu des personnages trop simplistes, je recommanderais tout de même de le voir puisqu’il reste un film culte de l’histoire du cinéma.

Lisa-Marie GAIGNON
1ère L