Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Lisa

de Lorenzo Recio - France - 2007

Critique publiée par ClementLsn - le 20/01/2015
Première L, La Morandière ,
Granville

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Lisa de L.Recio (critique)

Lisa est un court-métrage Français réalisé par Lorenzo Recio en 2008, d’une durée de 19 minutes en noir et blanc où une petite fille nommée Lisa et sa famille vivent sous la domination d’un père violent dans une maison à la campagne.
Lisa s’évade de ce monde avec une vie comblée de cachettes comme des tiroirs, valises, sacs, poches, greniers ou même terriers dans lesquelles elle dissimule des images et des objets de son imaginaire.
Le scénario de Lisa est dans un conte de Recio tout comme la référence reprenant une figure classique du conte avec l’ogre brutalisant sa famille.

Le genre fantastique de ce film peut laisser place aux sourires à certaine personne lors de la scène où Lisa (Nina Rodriguez) ouvre la boîte crânienne de son père pour enfouir ces objets.
Benjamin Feitelson, jouant le père de famille violent incarne la terreur qu’il fait roder dans la maison bien identifié par son immobilité comme sa position lorsqu’il dort, le laissant paraître mort mais contraint de courir comme son entourage le fait lors de la scène nocturne (Lisa, le chat, les lapins).
Mikaëla Fisher joue la mère de famille soumise à son mari, victime des coups de ce dernier, elle n’exprime aucun sentiment sans doute par peur de représailles.
Timothée Le Hec et Bastien Clérin ont le rôle des deux frères qui prouvent l’autorité masculine de la maison en déchirant la gravure de Lisa représentant l’ogre égorgeant ses propres enfants, sur une gravure de Gustave Doré.

Le montage du film est de Jean-Gabriel Périot à qui nous devons ce court-métrage réussi grâce aux ellipses qui font de cette œuvre un film à « tiroirs » aux possibilités de « collages ». Le cinéaste choisit d’éluder certains passages comme les scènes de violence dont nous verrons que les conséquences comme l’hématome de la mère.
Ce procédé incite le spectateur à faire appel à son imaginaire durant ces omissions comme le fait Lisa en créant son propre univers.

Le peu de dialogue entre les personnages ouvre la porte à une bande son que Damien Guillaume, Laure Arto et Xavier Thibault nous offrent. Elle est principalement constituée de bruitage et de musique, comme le « tic-tac » de la montre qui souligne l’importance de cette objet pour Lisa.
La musique traduit plus les émotions de peur ou d’attente et crée une atmosphère qui ouvre l’image.

Selon moi, c’est un court-métrage réussi, avec comme meilleur attribut, la performance des acteurs qui est remarquable, sans oublier les références intéressantes que place Lorenzo Recio tout au long de son œuvre.