Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie
L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

de Lorenzo Recio - France - 2007
Critique publiée par Cheyenne.L - le 29/01/2015Première L, La Morandière ,
Granville
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Il était une fois, Lisa
Vendredi 9 janvier , dans le cadre de l’opération lycéens au cinéma nous sommes allées voir le court métrage Lisa un film fantastique du français Lorenzo Recio sortie en 2008. Ce court métrage de 19 minutes nous embarque dans le monde de Lisa une petite fille secrète et fascinée par les cachettes qui malheureusement vit sous la domination et la violence qu’exerce son père sur elle, ses frères et sa mère. Un court métrage qui nous a grandement plu par la poésie qu’il dégageait. En effet aller voir un court métrage était inattendu mais nous l’avons dévoré du début à la fin.
Ce court métrage peut paraître simple mais il est efficace et a un réel impact. En effet il s’agit d’un court métrage en noir et blanc, il y a très peu voire aucun dialogue, le rythme est lent mais cela ne nuit en aucun cas au récit. Effectivement il, au contraire contribue à dégager la poésie exprimer par cette jolie, mais triste histoire. Le noir et blanc permet de faire ressortir la « nature » des personnages : quand Lisa est à l’écran la clarté domine, la lumière c’est pourquoi dès le début elle nous est montrée dehors en train de jouer innocemment ; quant au père son univers sombre domine notamment quand il sort dehors pour pourchasser Lisa puisqu’il fait nuit. La décision de faire un court métrage en noir et banc est donc un choix judicieux de la part du réalisateur.
L’absence de dialogue n’est pas du tout dérangeante dans le sens ou l’on remarque que tout nous est dit et montré par le biais du regard ce qui est suffisant pour comprendre que le père de Lisa est un homme sombre et violent et que sa mère est une femme fragile et apeurée.
Les ellipses ont également été un choix judicieux car celles ci placées lors des moments critiques (lorsque le père va frapper sa femme) permettent de laisser les spectateurs imaginer la suite tragique, et le fait de nous laisser l’imaginer est peut- être pire que de nous la montrer.
Nous avons également apprécié le son qui permettait de créer une atmosphère adaptée à la scène qui se déroulait, mais aussi les différents angles de la caméra qui nous faisaient voir les choses différemment des prises de vue « habituelles ».
Ce court métrage dégage une poésie certaine ; nous y avons cédé dès le début lorsque nous accédons au monde de la fillette Lisa avec ses images nous rappelant les contes de Perrault et ici plus précisément le Petit Poucet. Les références artistiques utilisées afin de « nourrir » cette poésie nous ont également touchées comme les références aux photographies de fillettes de Lewis Caroll ainsi que son histoire « Alice au pays des merveilles » ou encore « La nuit du chasseur » de Charles Laughton, ces éléments montrent que Lorenzo Recio à réellement attribué de l’importance à son court métrage en pensant à chaque détail afin que la poésie soit bien présente. Une des scènes les plus mémorables et les plus surprenantes est la scène où une branche tombe sur la tête du père de Lisa et lui fend le crâne, car c’est le moment où le fantastique prend place (jusque là l’histoire était parfaitement réaliste). Cette scène se déroule donc ainsi : lorsqu’une branche tombe et fend le crâne de son père Lisa remarque que quelque chose en sort elle décide de le prendre et voit qu’il s’agit d ’une photo de famille lorsque son père était jeune. Elle enlève ainsi une multitude d’objets qui sont donc les souvenirs de son père lorsqu’il était enfant elle décide alors d’y mettre à la place ce qu’elle veut : un lapin ainsi que d’autres images.. puis le recoud. Ce qui dénote du génie dans cette scène est que le spectateur peut choisir sa manière à lui d’interpréter cette scène, car effectivement la première interprétation est celle qui nous est présentée nous amenant alors dans un côté fantastique mais le spectateur peut lui choisir d’y voir plutôt apparaître l’imagination de Lisa et non ce qui se passe réellement. De plus la suite colle avec les deux interprétations. Encore une fois un choix intelligent de la part du réalisateur.
Pour conclure Lisa est un court métrage que nous avons clairement adoré ! L’histoire est simple à comprendre et est donc accessible à tous. Nous avons aimé la façon dont Lorenzo Recio a décidé de l’interpréter avec toute cette poésie et ces jolies références artistiques car finalement nous pouvons voir ce court métrage comme un conte pour enfant. Le rythme lent et l’absence de dialogue ne nous a aucunement dérangées. Un court métrage que nous conseillons donc à tout le monde et que nous sommes heureuses d’avoir vu.
Bambou TOUZE et Cheyenne LEPINAY