Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Tel pere Tel fils

Hirokazu Kore Eda - Japon - 2013

Critique publiée par picpic&lalou - le 06/02/2016
Premiere ES 2, La Morandière ,
Granville

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Tel père, tel fils : Notre point de vue !

Druaux Lola 1er ES2
Pican Manon
Critique du film " Tel père, tel fils "

Tel père, tel fils : Notre point de vue !

Le film "Tel père, tel fils" que nous sommes allées voir au cinéma le jeudi 21 janvier, réalisé par KORE-EDA HIROKAZU, est un film de genre entre drame et comédie dramatique sorti le 25 décembre 2013 durant près de 2 h. Avec les acteurs : Masaharu Fukuyama (Ryota Nonomiya), Machiko Ono (Midori Nonomiya) Lily Franky (Yudai Saiki) ainsi que Yoko Maki (Yukari Saiki), il fut présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2013, et remporta le Prix du jury. Ce long métrage d’auteur plein de charme japonais, plus largement asiatique donne une vision attentive et inhabituelle pour le moins « réaliste » de la vie en famille lorsque celle ci se brise.
Deux familles s’opposent, entre la famille aisée et la famille moderne, les différences sont nombreuses.
Chez les Nonomiya, le père brillant architecte étant strict, fait vivre sa famille dans l’ordre, et élevant son fils sans être présent pour les pitreries, restant ferme et autoritaire en lui imposant de jouer du piano.
De l’autre côté la famille Saiki, le père, simple quincailler, jouant le rôle d’un clown, anime son foyer mais reste présent pour ses enfants malgré leur vie difficile, plutôt bricoleur il sait réparer facilement les jouets de ses enfants. On continue à voir la différence entre ces familles grâce au style vestimentaire de celles-ci et aux voitures n’appartenant pas à la même classe sociale. On peut voir à travers ce film deux manières très distinctes d’éduquer ses enfants ; entre l’ambition sociale et la rigueur la plus extrême d’un côté, contre de l’autre une forme de bienveillance amusée et de clownerie.
Les personnages irritables et attendrissants dans une même scène, nous rappellent tout simplement le fait d’être dans la même condition. On peut voir dans la scène initiale que le petit Keita passe un entretien pour rentrer dans une école privée en référence au titre « tel père tel fils » qui montre que son père veut qu’il suive la même trajectoire que lui.
La scène où les deux familles apprennent que leurs enfants ont été échangés à la naissance ou encore celle ou on découvre que la sage-femme a échangé les enfants exprès, pour son simple intérêt et par jalousie de voir des familles s’entendant bien, font partie des scènes importantes du film. Ces scènes abordent des thèmes universels et offrent une réflexion délicate et sensible sur la filiation et la paternité, l’inné et l’acquis. C’est par petites touches tirées du quotidien, que l’intensité dramatique monte en puissance, et nous émeut à travers une mise en scène très travaillée, mais sans effets inutiles.
En évitant les clichés, le réalisateur tient jusqu’au bout le fil de l’émotion grâce à une mise en scène de l’image de la vie, faite de moments simples passés en famille et de dilemmes personnels, ce film peut nous laisser entre fous rires et larmes.
Néanmoins, le film soufre d’un défaut de rythme, il est très lent, et s’avère assez formel, manquant d’intensité malgré le potentiel du scenario.
En superposant ces deux portraits de famille, on peut y voir qu’être père ne se réduit pas à la simple affirmation des liens du sang.
Ce film faisant penser à une œuvre se transformant en noble et vibrant film d’auteur en y voyant une fin évidente à laquelle on s’attend.