Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Combattants (Les)

de Thomas Cailley - France - 2013

Critique publiée par MärK - le 03/01/2017
Seconde 505 / Le Verrier, Concours Saint-Lô,
Verrier/Curie/Follain

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Les combattants ou un excellent coup d’essai :

Les combattants, premier film de Thomas Cailley, s’offre un casting de qualité avec Adèle Haenel (Naissance des pieuvres) et Kevin Azaïs qui se révèle être excellent, bien que peu connu du grand écran.
Sous des allures de teen movie, se cache en réalité une œuvre aux mille facettes soulevant des questions d’actualité.
Deux adolescents que tout semble opposer, apprennent l’un de l’autre et évoluent au fur et à mesure.
Cependant, cette évolution ne s’avère pas sans concession.
Entre rupture avec la famille et les amis, rébellion, amour et désillusion nous assistons au douloureux passage entre l’adolescence et l’âge adulte que vivent Madeleine (Adèle Haenel) et Arnaud ( Kevin Azaïs) .
Mais alors, survivront-ils à cette transition ou l’issue leur sera-t-elle fatale ?
Au cour du film, chacun essayera d’apprivoiser l’autre à sa manière, voir de de le changer avant de se résigner à l’aimer tel qu’il est.
’’Les combattants’’ n’appartient à aucun style en particulier, et c’est ce qui peut fasciner, comme déplaire.
En effet, entre romance, aventure/survie et comédie on pourrait s’y perdre.
Cependant, tout est mis en œuvre de façon à ce que nous ne perdions pas le fil.
Thomas Cailley casse les codes et se moque bien des préjugés plombant la société comme ceux sur l’armée et les relations hommes/femmes.
En nous montrant à travers ce film sa façon d’appréhender le monde, il nous amène à réfléchir et à nous questionner sur ce qui nous entoure.
L’armée est ici vue comme une blague et nous assistons également à une inversion des rôles tant sur le plan physique que moral.
En effet, Madeleine écrase Arnaud par sa prestance ce qui rend à ce dernier la tâche de s’imposer encore plus difficile.
Pour ce qui est du plan moral, les traits de caractère communément attribués aux femmes se voient décernés à Arnaud, quand aux traits de caractère qualifiés comme masculins, ils sont attribués à Madeleine.
Chaque détails est bien pensé, rien n’est laissé au hasard et ça se voit, que ce soit les jeux de couleur ou encore les différents mouvements de caméra comme le travelling présent lors des scènes d’affrontement entre Arnaud et Madeleine, chaque choix du réalisateur est significatif.
Le scénario tient la route et la relation entre Arnaud et Madeleine est bien gérée.
Cette œuvre surprend et ne laisse pas indifférent tant par son sujet que son esthétique à couper le souffle, mais malgré son lot de qualité, cette œuvre ne marquera pas longtemps les esprits et pour ce qui est de la majeur partie du public, tombera inéluctablement dans l’oubli.
Les critiques, quant à eux s’en souviendront comme d’un excellent coup d’essai…
Même si mes propos peuvent paraître acerbes il ne s’agit là que de la stricte vérité, il ne suffit pas à un film d’être très bon techniquement parlant pour ancrer les esprits.
Il manque un feeling, quelque chose qui nous marque et qui nous touche d’une façon ou d’une autre.
Quoi qu’il en soit, à l’image des ses héros, Thomas Cailley sera mieux préparé la prochaine fois.
(Si tant est qu’il y en ait une.)
"Les combattants" s’avère donc être un un film qui n’a rien des plus grands, cependant, le message est plutôt bien passé et n’est-ce pas ce qui compte après tout ?