Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Le Havre

Aki Kaurismäki - France - 2011

Critique publiée par alicap - le 22/05/2016
Seconde 502 / Le Verrier, Concours Saint-Lô,
Verrier/Curie/Follain

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Le Havre : une valeur d’entraide

L’histoire classique du finlandais Aki Kaurismäki met en relation Marcel, le commissaire Monet et Idrissa. Le destin de Marcel va être bouleversé par la rencontre d’un jeune réfugié et par l’hospitalisation de sa femme Arletty.
Le jeu irréaliste, « faux », donne un aspect étrange, théâtral à ce long métrage. Le rythme lent donne au spectateur une difficulté supplémentaire pour s’imprégner de l’histoire.
« Le Havre » oppose un monde figé du 20ème siècle à un monde moderne ce qui donne tout l’intérêt à cette œuvre de 2011. Les éléments évoquant la menace sont modernes : la police, les armes, le téléphone, le port, le lieu de détention... La gare est le lieu de liaison entre le contemporain et le révolu. L’hôpital, le quartier de Marcel, sa maison ainsi que le bar sont restés ancrés dans le passé. Monet, avec un caractère compréhensif, fait partie avec sa tenue vestimentaire de ce monde ainsi que les autres personnages. Les couleurs fades donnent vie à un monde incolore, terne et éteint. Ce sont des procédés appuyant l’envie du réalisateur de représenter les aspects anciens. « Matelot est la musique phare que l’on retrouve tout au long de ce film, elle a été composée par le groupe « The Renegades ». Celle-ci montre davantage le passé puisqu’elle date de 1965, c’est un morceau qui aurait pu être écouté par Marcel.
Le réalisateur n’a pas voulu mettre en avant uniquement la différence des deux époques, mais son but était aussi de représenter les marginaux : les personnes âgées, les pauvres, les immigrés... Les personnages qui n’évoquent pas la menace sont exclus de la société. Par exemple, le groupe « Little Bob Story » intervient dans l’histoire. C’est un groupe aujourd’hui oublié. Le réalisateur a voulu rendre hommage à un groupe marginalisé de la société, en laissant un de ses titres être joué en entier.
Cette fiction contient de nombreux messages humanistes et la valeur d’entraide domine.
La réalisation d’Aki Kaurismäki veut faire passer un message de solidarité. Elle est complexe et originale au niveau cinématographique.