Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Le Havre

Aki Kaurismäki - France - 2011

Critique publiée par maxandesther01 - le 22/05/2016
Seconde 502 / Le Verrier, Concours Saint-Lô,
Verrier/Curie/Follain

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Le Havre, Une œuvre humaniste

Une fois de plus Kaurismäki nous propose un film mettant en avant la vie de personnages exclus, de marginaux, qui se trouveront au coeur du scénario. Ils peuvent être de pauvres gens, de vieilles personnes, des ivrognes, veufs ou encore musiciens.
Tout débute avec Marcel Marx, cireur de chaussures au Havre. Il passe sa vie dans les bistrots du quartier, au travail et entouré de sa femme Arletty avec qui il partage une modeste maison. Il mène une vie banale jusqu’à ce qu’un jeune immigré d’origine africaine désespéré et coupé de sa famille croise son chemin. Il décide alors de s’en occuper sans sa femme qui est tombée gravement malade. Il devra affronter les services de police mais ne sera pas seul, il sera aidé par un élan de solidarité.
Ce film est constamment en décalage qu’il s’agisse de la façon dont s’expriment les personnages, de leur jeu théâtral ou bien du décor. En effet les acteurs utilisent un langage poétique, ils sont victimes d’un jeu neutre, qui semble faux. Les répliques sont récitées au lieu d’être jouées. Le décor, lui, est contrasté. Il y a un mélange entre deux mondes : l’ancien et le moderne.
Le monde moderne représente une menace pour les personnages. Nous avons la présence d’éléments récents : téléphone portable, l’image du Havre aujourd’hui, le port. Les instances judiciaires sont elles aussi modernes, la police possède des armes, costumes et véhicules de nos jours.
Les personnages évoluent dans un monde figé qui relève de l’ancien, il représente pour eux un lieux de confort, nostalgie, sûreté. Le décor désuet est reconstitué, les lieux auxquels nous avons affaire datent des années 50 : le quartier de Marcel, le quartier commerçant, c’est-à-dire la boulangerie et l’épicerie.
Des objets et détails du passé sont présents dans la décoration intérieure de la maison d’Arletty et Marcel (cuisine minimaliste, vase, armoire). Les habits, les personnages dans le bar et les véhicules datent des années 70,80, l’hôpital y compris.
Le métier de Marcel n’existe plus, et le groupe de musique évoqué Little Bob a disparu. La manière de filmer renvoie également au passé.
Malgré ces changements d’époque, le sujet abordé, l’immigration, est un problème intemporel.
L’intrigue est assez banale. Idrissa évolue au cours de l’histoire il débute son aventure sous forme d’objet dans un conteneur, puis devient un personnage indispensable quand il prend la place d’Arletty au sein de la maison.
La présence de couleurs vives dans le film, est très faible et chaque tentative a pour but de donner un peu de vie dans ce monde triste, froid.
L’histoire est assez merveilleuse, tout finit bien comme dans un conte.
Kaurismäki nous questionne sur les valeurs de solidarité, générosité et aide.
La plupart des scènes débutent sur un aspect comique et s’achèvent de façon tragique (scène 1)
Pour conclure, cette œuvre est très bien réalisée,très originale. Ce n’est pas un prodige mais un très bon film à voir.