Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Le Havre

Aki Kaurismäki - France - 2011

Critique publiée par goarrr - le 24/05/2016
Seconde 502 / Le Verrier, Concours Saint-Lô,
Verrier/Curie/Follain

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FIGE PAR LE PASSE

Le Havre d’Aki Kaurismäki, confronte deux époques différentes dans une ville renouvelée. Le Havre a été détruit pendant la guerre. L’histoire nous enmène à la rencontre de Carl Marx et sa femme. Celle-ci tombera malade et Carl fera la rencontre d’idrissa, un jeune africain immigré.

Kaurismäki a réalisé une œuvre décalée par rapport à son époque de réalisation (2014). Ce décalage est marqué grâce aux décors et au jeu théâtral des personnages. Cela crée un monde figé dans les années 70. De plus, le réalisateur intègre des situations irréalisables comme le conteneur et la première scène du film. Dès les premières minutes Kaurismäki nous donne des éléments qui confrontent les deux époques. Cette confrontation est accentuée grâce aux métiers, aux habits des personnes exclues de la société (migrants, pauvres, personnes agées).
Le jeu théâtral fait faux et peut devenir ennuyant pour le spectateur. C’est un choix de Kaurismäki et cela renforce le côté figé. Les vieux personnages s’intègrent très mal dans cette ville qui est modernisée comme la police, les téléphones, les bars (sauf la Moderne), le port et les rues.
C’est une tentative de « colorier » ce monde gris, de mélanger ancienneté et renouveau.
Kaurismäki, pour finir sur l’ancienneté, fait ressurgir un groupe « oublié ». Il se sert des personnages de la vraie vie, pour leur faire jouer le même rôle dans le film.
Mais l’arrivée du personnage Monet déroule toute l’histoire. Son sens du devoir est très intéressant.
Ce personnage relie le Havre en lui même. Monet fait partie de la Police depuis longtemps. Pourtant il n’obtient aucune promotion. Sa facon de penser est plus proche de la justice que de la Police perverti par l’argent. Ses actes et pensés seront un tournant dans l’histoire.
Idrissa, enfant immigré s’intégrera dans la ville mais Kaurismäki le fera abstraitement.
Tout d’abord, Idissa sort du conteneur et découvre la ville, puis rencontre Carl. Carl le retrouve quelque jours plus tard dans la niche du chien, Idrissa devient sont compagnon. Enfin, Carl l’accepte et il fait le ménage, Idrissa fait partie intégrante de la maison donc indirectement de la ville.
Pour conclure, Kaurismäki dénonce la société à travers des plans splendides sur le Havre et les personnages. On ne peut pas dater ce film sur le contenu car les époques se confrontent. La modernité est signe de menace et l’ancienneté est signe de confort.