Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Le Havre

Aki Kaurismäki - France - 2011

Critique publiée par wicked - le 22/05/2016
Seconde 502 / Le Verrier, Concours Saint-Lô,
Verrier/Curie/Follain

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Du passé au moderne, il faut choisir

Marcel Marx, un ancien poète devenu cireur de chaussures ambulant vivant avec sa femme Arletty d’origine étrangère, fait la rencontre d’Idrissa, un enfant immigré qui tente de rejoindre Londres pour retrouver sa famille. Cette rencontre va mouvementer le cours de sa vie jusqu’ici répétitive.

Dans ce film, Aki Kaurismaki montre une fois de plus, les problèmes de notre société inégalitaire qui exclut les marginaux et les étrangers. Il dénonce cette société par des personnages et des lieux en désaccord avec la modernité qui est représentée comme une forme de menace.

De plus, ce désaccord et exprimé dans la mise en scène : dans les lieux fréquentés par Marcel ou les personnages proches de lui, tout est figé, c’est une vie simple avec des couleurs tristes malgré des touches jaunâtre et bleuâtre qui appartiennent au passé, mais qui tentent tout de même de colorer un monde grisâtre comme à l’habitude de Kaurismaki. Mais au contraire, les lieux modernes sont complètement gris et sans vie qui se rapproche encore une fois d’un élément de menace. Mais l’on parle aussi de problème qui sont très actuel comme l’immigration qui lui amène Idrissa.

Contre la modernité, Marcel et les personnages principaux utilisent un jeu d’acteur théâtral avec des répliques lentes qui le rend neutre et décalé. Les scènes sont filmées en plan fixe, il n’y a pas d’interaction avec les spectateurs, mais dans les scènes clefs, la caméra est importante, elle bouge et permet aux spectateurs de s’intégrer à la scène.
Aki Kaurismaki met en avant l’actualité notamment avec l’immigration mis en scène par Idrissa et Arletty, tous deux étrangers. Arletty étant étrangère a été accueillit par Marcel en échange, elle s’en occupe tout comme Marcel s’occupera d’Idrissa à son tour, comme pour remercier sa femme de l’avoir aidé lorsqu’il était dans la misère.
La gare et le port sont des lieux de transition entre l’ancien et le moderne, ils voient partir et arriver les gens. Mais se sont aussi des lieux de passage entre la France et le reste du monde qui renvoient une fois de plus au thème de l’immigration.

Lorsqu’on se trouve en présence de Marcel, on peut entendre une musique jouée par un groupe de 1965, The Renegade. Tout comme avec Idrissa, on peut entendre une musique de Hasse Walli, un chanteur finlandais qui interprète des chansons de styles africaines. Enfin le groupe Little Bob, est un groupe de musique des années 70’s donc un groupe plutôt ancien, mais dont les musiques inspirent la jeunesse. Leur chanson est donc un morceau de transition entre le passé et le moderne.

Enfin, Aki Kaurismaki rend hommage à l’art et la littérature, en filmant le port du Havre dans la brume afin de renvoyer au tableau soleil levant de claude Monet un impressionniste du 19e.