Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Sel de la terre (Le)

de Wim Wenders - Brésil/France - 2014

Critique publiée par guihard - le 21/01/2015
Seconde 5, Lycée Marcel Gambier,
Lisieux

Note de la classe (0 vote)


Nombre de visites : 86

Touchant et sincère

Wim Wenders, célèbre cinéaste allemand, dit avoir été bouleversé il y a 25 ans par des images du photographe Sebastião Salgado, dont il a immédiatement acquis deux tirages qui sont toujours dans son bureau. Alors, quand Juliano Ribeiro Salgado, le fils de Sebastião lui propose de tourner un documentaire sur son père, il accepte avec enthousiasme et se lance avec ces deux hommes dans ce projet qui va s’étaler sur un an et demi.
Le documentaire retrace tous ses projets photographiques comme Sahel, Exodes ou encore Genesis.

Pendant que les photos défilent, Sebastião explique où il était, pour quelles raisons, ce que vivaient les gens qu’il photographiait et ce qu’il a ressenti. Ses paroles sont d’une telle intensité qu’on est
immédiatement plongé dans l’univers de chaque photo. Grâce à la description qu’il fait d’une image et les bruitages de fond, notre inconscient arrive sans peine à imaginer la scène où elle a été prise et l’ambiance de celle-ci. On sent que parler de ses photos lui fait revivre les moments auxquels il a assisté et qu’il est très ému. Il parle des gens qu’il a photographiés avec respect et admiration. Il ne joue aucun rôle, il relate ses souvenirs avec une grande sincérité.

Dans le projet Sahel, ses photos sont très difficiles à regarder. Elles sont d’une dureté sans égale ; les corps squelettiques, le nombre impressionnant de morts, les orphelins… Ces images permettent aux gens de relativiser, de se rendre compte de la chance qu’ils ont au lieu de se complaire dans leur petite misère quotidienne. Cela a aussi dû être très dur pour Sebastião qui voyait ces horreurs tous les jours. En revenant de tous ses voyages il en a même fait une dépression : « J’avais tant croisé la mort que je me sentais moi-même mourir »

Son dernier projet, Genesis, diffère radicalement des précédents. Il a voulu montrer la beauté de notre planète ; les paysages, la vie animale, les communautés humaines qui continuent à vivre selon de très anciennes cultures et traditions… En effet, des photos moins dures qui montrent la beauté de notre monde plutôt que sa cruauté.

C’était un documentaire très enrichissant. Nous montrer Sebastião revivre tous ces moments était intéressant, toute l’émotion qu’il dégageait était touchante.

Cheyenne Bouchet, Isaure Christian, 2de5, lycée Marcel Gambier, Lisieux