Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

De battre mon coeur

de Jacques Audiard - France - 2005

Critique publiée par camille - le 20/02/2015
Seconde 5, Lycée Marcel Gambier,
Lisieux

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Remake Sentimental.

De Battre Mon Coeur S’est Arreté (2005) de Jacques Audiard est un remake du film américain Fingers de James Toback (1977). De Battre Mon Coeur S’est Arrêté caste Romain Duris dans le rôle de Thomas Seyr, Niels Arestrup en tant que Robert Seyr et Linh Dan Pham qui interprète Miao Lin.
Thomas Seyr, le protagoniste âgé de 28, a perdu sa mère dix ans plus tôt. Perdu et blessé, il arrête le piano et s’engage dans les affaires frauduleuses de son père. Plusieurs heures après avoir rencontré la petite-amie de son père, il rencontre par hasard Mr Fox, l’agent de sa mère, qui lui propose de passer une audition. À partir de cette rencontre, sa vie prend un nouveau tournant.

Le film commence par un long monologue programmatique de Sami, l’un des collègues de Thomas, qui annonce l’un de thèmes principaux du long-métrage : la relation père-fils. Dès la première scène, on nous présente Thomas comme un homme nerveux, taciturne, qui écoute plus qu’il ne se confie. La scène suivante ne dément pas cette impression, mais la confirme : Tom est assis dans un restaurant et s’agite au son d’une musique électro. Ses gestes sont brusques et saccadés. Son père, Robert, arrive et lui demande son avis sur son possible mariage et on comprend que la relation père-fils n’est pas normale. Ce n’est pas une famille qui se tient dans ce restaurant, mais des amis. Malheureusement, leur relation va se détériorer suite à la reprise du piano du jeune homme.

Romain Duris s’est complètement imprégné du personnage qu’est Thomas. Son premier rôle en tant qu’adulte responsable est merveilleusement interprété. Son rôle n’est pas sur-joué et juste. Il ne dépasse pas la limite du pitoyable. On ne ressent pas de pitié envers lui, il sait doser entre sentiments et recul. Notre scène favorite est très certainement l’avant-dernière, lorsque Thomas rencontre Minskov, un des mafieux de l’histoire. Leur altercation aurait pu mal finir. Le jeune homme aurait pu commettre un acte irréparable mais ne l’a pas fait, ce qui montre l’évolution indéniable du personnage. Avant sa reprise du piano, celui-ci était nerveux, en colère et tout le temps sur ses gardes, mais la musique l’a apaisé. Lorsqu’on le retrouve deux ans après, il est plus calme, posé et semble beaucoup moins stressé.
Le réalisateur a utilisé différents plans comme des très gros plans sur ses mains, des gros plans sur ses expressions faciales et des plans moyens. Thomas est constamment dans le champ de la caméra, et s’il ne l’est pas, nous voyons à travers ses yeux, grâce aux plans subjectifs.

Dans l’ensemble, le film est bon et fluide, l’évolution du personnage est visible et constante. Le casting est bien choisi et les acteurs sont impliqués dans leur rôle. C’est pourquoi, à nos yeux, ce film mérite d’être vu.

DELAGREE Marine
DEVILLERS Camille
ALLAIRE Mathis
2nde5