Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Enfance clandestine

de Benjamín Avila - Espagne/ Argentine/Brésil - 2013

Critique publiée par webmestre - le 05/05/2014
Première L2, Lycée Marcel Gambier,
Lisieux

Note de la classe (0 vote)


Nombre de visites : 197

1er prix du concours Cinécritica 2014 pour le Calvados : Emmanuelle Gobert

Comprometido en la vida

Con la película “Infancia Clandestina” (2012) el director argentino, Benjamín Ávila realiza una obra de ficción, en parte autobiográfica que evoca el compromiso con la vida, el compromiso político y una historia de identidad.
En 1979, Juan (Teo Gutiérrez Romero), un chico de 12 años, que después de vivir en exilio a Cuba, regresa con su familia, a Argentina, a Buenos Aires bajo la dictadura militar de Videla. Frente a la represión, sus padres (Natalia Oreiro y César Troncoso), militantes políticos, pertenecen a la organización Montoneros y resisten clandestinamente. Juan sufre del compromiso de sus padres, pero su tío Beto (Ernesto Alterio) y su abuela Amalia le enseñan el amor de la vida. Por eso, Juan elige la vida cuando se enamora de María, una compañera de escuela. Simplemente, esta película es una historia de identidad falsa (ahora Juan debe llamarse Ernesto), de escondites en el garaje, de vida familiar a escondidas en la angustia y de amor.
Lo original en este filme, es que el realizador eligió el punto de vista de Juan, joven testigo de aquella época. Y para reforzar los sentimientos de su héroe, utiliza las secuencias de animación (dibujadas por Andy Riva). En una entrevista, dice el director : “Se me ocurrió incorporar este elemento narrativo porque ayudaba a entrar cada vez de manera más profunda en la cabeza de Juan”. Eso nos recuerda la película “Vals con Bachir” (2008) de Ari Folman o “Kill Bill” (2003) de Quentin Tarantino y no nos deja indiferentes : en efecto, éstas sugieren la violencia del régimen y nos permiten penetrar más fácilmente en el universo de las emociones de Juan. De esta manera, Benjamín Ávila nos hace compartir momentos de emociones muy fuertes, algunas dolorosas y otras nostálgicas que se intensifican con canciones y la música rock del final.
Además, el trabajo de las actrices es notable en la escena de incomprensión total entre la madre fiel a sus convicciones y la abuela (Cristina Banegas) muy preocupada del futuro de sus nietos. Este momento clave, vínculo entre las generaciones, es a la vez violento y sumamente conmovedor : no nos trae respuestas sobre el compromiso sino que nos incita a reflexionar sin juzgar.
A pesar del miedo, del peligro, de la amenaza permanente, el director hace de esta película un verdadero himno a la vida. Y Juan decide de su vida, en la última escena, en un plano detalle, cuando nos mira y dice “Soy Juan”.

Engagé dans la vie(traduction française)

Avec le film « Enfance Clandestine » (2011), le réalisateur argentin, Benjamin Avila, réaliseune oeuvre de fiction, en partie autobiographique, qui évoque l’engagement dans la vie,l’engagement politique et une histoire d’identité.
En 1979, Juan (Teo Gutierrez Romero), un enfant de 12 ans, rentre avec sa famille, en Argentine, à Buenos Aires sous le régime dictatorial de Videla, après une période d’exil à Cuba. Face à la répression, ses parents (Natalia Oreiro et César Troncoso), militantspolitiques membres de l’organisation Montoneros, résistent clandestinement. Juan souffre de l’engagement de ses parents mais son oncle Beto (Ernesto Alterio) et sa grand-mère Amalia (Cristina Banegas) lui enseignent l’amour de la vie. C’est pourquoi Juan choisit la vie en tombant amoureux de María, une camarade d’école. Tout simplement, ce film est une histoire de fausse identité (Juan doit maintenant s’appeler Ernesto), de « planque » dans le garage, de vie de famille dissimulée dans l’angoisse, et d’amour.
L’originalité du film repose sur le choix du point de vue qui est celui de Juan, jeune témoinde cette époque. Et pour renforcer les sentiments de son héros, le réalisateur utilise des scènes d’animation (réalisées par Andy Riva). Dans une interview, le réalisateur dit : « J’ai eu l’idée d’incorporer cet élément narratif parce qu’il aidait à entrer de manière plus profonde dans la tête de Juan », ce qui n’est pas sans rappeler les films « Vals con Bachir »(2008) d’Ari Folman ou « Kill BiIll » (2003) de Quentin Tarantino et ne nous laisse pas indifférents : en effet ces scènes suggèrent la violence du régime et nous permettent d’entrer plus facilement dans l’univers des émotions de Juan. Ainsi, Benjamin Avila nous fait partager des moments forts en émotions, certaines douloureuses et d’autres nostalgiques soulignées par les chansons et la musique rock de la fin.
De plus, le travail des acteurs est remarquable pendant la scène d’incompréhension totale entre la mère, fidèle à ses convictions et la grand-mère, très préoccupée par l’avenir de ses petits enfants. Ce moment clé, est le lien entre les générations, c’est à la fois violent et extrêmement émouvant : il ne nous apporte pas de réponses sur l’engagement, mais nous incite plutôt à y réfléchir sans porter de jugement.
Malgré la peur, le danger, et la menace permanente, le réalisateur fait de ce film un véritable hymne à la vie. Et Juan décide de sa vie, dans la dernière scène quand il nous regarde en plan rapproché et dit « Soy Juan » (autrement dit, « Je suis Juan »).