Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie

L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.

Enfance clandestine

de Benjamín Avila - Espagne/ Argentine/Brésil - 2013

Critique publiée par webmestre - le 05/05/2014
Première S2, LPO Jules Dumont d'Urville,
Caen

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3ème prix du concours Cinecritica pour le Calvados : Lucille Thorel-Delille

Crecer escondido : una Infancia Clandestina en 2 palabras.

¿Cómo describir esta nueva obra maestra en gran parte autobiográfica de Benjamín Avila ?
Una palabra no es suficiente. ¿Tal vez dos ?
¿Histórica y universal ?¿ Trágica y alegre ? ¿Desesperada y esperanzadora ?
Histórica por su contexto : en efecto, el 24 de marzo de 1976 un golpe de estado en Argentina iba a cambiar totalmente la vida de muchas personas.
Universal porque lo son las ansias de libertad, como las de los padres de Juan, disidentes políticos que intentan organizar una rebelión contra la dictadura militar, en su regreso a Argentina, después de dos años de exilio.El espectador lo contempla desde la perspectiva del hijo mayor de la pareja de 11 años.
Trágica porque no hay revolución sin sacrificios, lágrimas y sangre . Pero Benjamín Avila da cuenta de la violencia ambiente con una sorprendente sutileza : cada disparo, cada gota de sangre son dibujados en unas páginas de tebeo, imágenes fijas que desfilan rápido con un fondo de música de ritmo igual de rápido. El proceso permite al espectador disfrutar de las escenas de brutalidad con cierta distancia.
Alegre porque la película también evoca los descubrimientos felices de una infancia particular, entre alegría inocente de un primer amor y madurez prematura de un niño testigo de los combates de los adultos : un papel complejo que el joven actor Teo Gutiérrez Moreno interpreta a la perfección.
Desesperada porque Juan se ve prisionero de una vida de clandestinidad, de mentira (para el mundo exterior es Ernesto), y de miedo que no ha elegido.
Esperanzadora porque Juan pertenece a la generación que construirá otra Argentina.
Tantas palabras que no bastarán para dar cuenta de los conmovedores primerísimos planos que le permiten al espectador sumergirse en los ojos de los personajes, en lo profundo de sus almas, en el corazón de sus sueños y de sus tormentos emocionales.
Tantas palabras que no podrán describir la luminosidad de un mundo exterior (escenas en la naturaleza y en la escuela) que contrasta con los claroscuros del mundo clandestino del interior de la casa .
Una película magnífica, eso sí.

Grandir caché : une Enfance Clandestine en 2 mots (traduction française)

Comment décrire ce nouveau chef d’œuvre en grande partie autobiographique de Benjamin Avila ?
Un mot ne suffit pas. Peut-être deux ?
Historique et universel ? Tragique et joyeux ? Désespéré et plein d’espoir ?
Historique par son contexte : en effet, le 24 Mars 1976 un coup d’état en Argentine allait changer la vie de nombreuses personnes.
Universel car l’est le désir de liberté, comme celui des parents de Juan, dissidents politiques qui tentent d’organiser une rébellion contre la dictature militaire, à leur retour en argentine après des années d’exil. Le spectateur le contemple depuis la perspective du fils aîné du couple, âgé de 11 ans.
Tragique parce qu’il n’y a pas de révolution sans sacrifices, sans larmes et sans effusions de sang. Mais Benjamin Avila rend compte de la violence ambiante avec une surprenante subtilité : chaque coup de feu, chaque goutte de sang est dessinée sur des pages de BD, images fixes qui défilent rapidement sur un fond musical tout aussi rapide. Le procédé permet au spectateur d’apprécier les scènes de brutalité avec une certaine distance.
Joyeux car le film évoque aussi les découvertes heureuses d’une enfance particulière, entre joie innocente d’un premier amour et maturité précoce de l’enfant témoins du combat des adultes : un rôle complexe que le jeune acteur Teo Gutiérrez Moreno interprète à la perfection.
Désespéré car Juan se trouve prisonnier d’une vie de clandestinité, de mensonge (pour le monde extérieur il est Ernesto), et de peur qu’il n’a pas choisie.
Plein d’espoir parce que Juan appartient à la génération qui construira une autre Argentine.
Autant de mots qui ne suffiront pas à rendre compte des émouvants plans très rapprochés qui permettent au spectateur de plonger dans les yeux des personnages, au plus profond de leurs âmes, au cœur de leurs rêves et de leurs tourments émotionnels.
Autant de mots qui ne pourront décrire la luminosité du monde extérieur (scènes dans la nature et à l’école) qui contrastent avec les clairs-obscurs du monde clandestin de l’intérieur de la maison.
Un film magnifique, ça oui.