Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie
L’Atelier critique propose aux élèves de Normandie de publier des travaux critiques dans le cadre de l’opération Lycéens et apprentis au cinéma en Normandie. Articles, débats audio, critiques vidéo et créations graphiques sont mis en ligne par les enseignants inscrits afin de permettre aux élèves de partager leur expérience de spectateur et de mettre en débat leurs réflexions sur les films.
Fernando Trueba - Espagne/Chili - 2009
Critique publiée par webmestre - le 30/04/2015Première BACHIBAC, Lycée Charles de Gaulle,
Caen
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« Se detuvo la barca rosa de su vivir... »
Así resuenan los últimos versos del soneto de Gabriela Mistral a lo largo de la película de Fernando Trueba, adaptada de la novela homónima de Skármeta. Resuenan tanto en la historia de la Victoria cuyos padres fueron víctimas de la traumática dictadura chilena como en la historia del estafador Vergara Grey cuya vida perdió todo sentido cuando le abandonaron su mujer y su hijo. Va a reunirlos un Ángel herido por la vida que, a imagen y semejanza de un pícaro moderno, intentará vengarse de los abusos sufridos en la cárcel.
El Baile de la Victoria lo tenía todo para ser una película portentosa, pero ¿qué le pasó al gran Trueba de Belle Époque ? Aquí, el director nos deja frente a una película sobrecargada, en la que se tratan muchos temas sin que se profundice ninguno, como si quisiera darnos a entender metafóricamente la imposibilidad de salir de los estragos causados por la Historia. Además van borrándose con demasiada facilidad las fronteras entre los géneros cinematográficos : el drama romántico juega con torpes tintes de comedia y el film de atracos juega con reminisciencias de western, rayando lo ridículo. Pasa lo mismo con la banda sonora, hecha de varios pedazos heteróclitos y con los movimientos de cámara que, al encadenarse con rápidez, acentúan el carácter fragmentario que se desprende de la película. Es una pena, porque los tres actores dan muestras de talento, tanto el experimentado Ricardo Darín como los primerizos Abel Ayala y sobretodo la revelación Miranda Bodenhöfen.
Traduction française
« Se detuvo la barca rosa de su vivir... »
Ainsi résonnent les derniers vers des Sonnets de La Mort de Gabriela Mistral tout au long du film de Fernando Trueba, une adaptation du roman homonyme de Skármeta. Ils résonnent aussi bien dans l’histoire de la Victoria dont les parents furent victimes de la traumatisante dictature chilienne que dans l’histoire de l’escroc Vergara Grey dont la vie perd tout son sens lorsqu’il est abandonné par sa femme et ses enfants. Ils sont réunis par un Ángel blessé par la vie qui, à l’image d’un picaro moderne, cherche à se venger des abus dont il a été victime en prison.
El Baile de la Victoria avait tout pour être un film prodigieux. Qu’est-il donc arrivé au grand Trueba de Belle Époque ? Le réalisateur nous livre ici un film surchargé qui aborde beaucoup de thèmes sans en approfondir aucun, comme s’il voulait nous faire comprendre par la métaphore l’impossibilité de surmonter les ravages causés par l’Histoire. En outre, les frontières entre les différents genres cinématographiques sont effacées avec des ficelles un peu grosses : le drame romantique alterne des touches maladroites de comédies et le film d’action fait appel à des réminiscences de western qui frisent le ridicule. C’est le même reproche pour la bande sonore, composée de morceaux hétéroclites et pour les mouvements de caméra qui, en s’enchaînant sans cesse, accentuent le caractère fragmenté qui se dégage du film. C’est vraiment dommage, car les trois acteurs font preuve de beaucoup de talent, aussi bien le chevronné Ricardo Darín que les débutants Abel Ayala et surtout Miranda Bodenhöfen, la révélation du film.